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Voeux 2019 du Président : 
Chroniques d'une dictature annoncée ?

C’était avec une grande réticence que je m'acoquinait avec le clavier ce soir de réveillon...
J'allais écouter les vœux de notre Président. 

L'esprit en alerte, les esgourdes grandes ouvertes, pestant contre les bruits des enfants et contre ma maladresse à étaler la tapenade sur des toasts renégats, j'étais là, couteau en main, lorsque le président Macron apparut sur l’écran et entama la litanie traditionnelle du chef de l’état le soir de la Saint Sylvestre.
Je ne sais si, c’était la tonalité, les mots, le costard ou le maquillage mais tout cela sonnait faux.

Puis vint la phrase qui allait embarquer mon esprit vers le souvenir d'une de mes lectures.

"A l’heure des réseaux sociaux, du culte de l’immédiateté et de l’image, du commentaire permanent, il est indispensable de rebâtir une confiance démocratique dans la vérité de l’information reposant sur des règles de transparence et d’éthique" disait la voie de Jupiter dont le faciès cachait avec peine la colère.

"Ça y est, les réseaux sociaux sont dans le collimateur " disais-je, à ma compagne interloquée.

Le texte dont je fais référence, a déjà fait l'objet d'un article précédent sur un autre support mais je vais le reprendre en le confrontant avec l'allocution présidentielle . 

Ce texte a été écrit par Christophe Certain, en Juillet 2009 et est une réflexion sur la mise en place d'une forme de dictature particulière : " La Dictature Constitutionnelle en 12 étapes".

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Dans tous les cas,l'emploi du "conditionnel" est de mise lorsqu'on pointe l'existence d'une éventuelle dictature et vous serez seul juge du fondement de cette analyse...

Ce texte, le voici dans son intégralité. Il pourra vous paraître indigeste mais si vous allez jusqu'au bout, vous comprendrez mon saisissement à l'écoute des vœux présidentiels.

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  1. "La dictature constitutionnelle a pour objectif de mettre les ressources et les richesses d’un pays à la disposition d’un groupe d’individus restreint (oligarchie), au détriment de l’ensemble de la nation.                                                                                                                                         

  2. La dictature constitutionnelle utilise les institutions publiques (administration, justice, investisseurs institutionnels, médias…) en les mettant sous tutelle et en les détournant de leurs fonctions premières pour les mettre au service de cette oligarchie. C’est pour cela que la dictature constitutionnelle est dans un premier temps difficilement attaquable : elle reste dans le cadre de la loi, mais en la détournant de son esprit pour n’en retenir que la lettre, ce qui rend vain ou hypothétique toute poursuite. Les lois existantes sont complétées ou      remplacées par d’autres lois plus favorables aux intérêts des oligarques.                                                                 

  3. La dictature constitutionnelle s’appuie également sur le réseau de médias des oligarques. Ceux-ci, bien qu’ayant des activités industrielles dans différents secteurs, contrôlent la quasi-totalité des médias privés, non pas uniquement pour gagner de l’argent, mais surtout pour ne pas laisser de place à un discours qui risquerait de remettre en cause la dictature constitutionnelle. Tout discours différent est aussitôt ridiculisé par l’ensemble des ténors du pouvoir en place. Par un martèlement du discours officiel permanent et étendu à tous les médias, l’individu finit par douter de ses propres pensées et n’ose plus remettre en question le discours universel de la     dictature constitutionnelle. Profitant d’une couverture médiatique universelle, la dictature constitutionnelle peut mentir à tout instant, en toute occasion, et à tout propos, sans risquer d’être contredite. Les médias reprennent même les contre-vérités les plus grossières au premier degré, sans oser le moindre commentaire.                                                                    

  4.  La dictature constitutionnelle s’attache à dissoudre, décrédibiliser ou à rendre             impuissants tous  les corps intermédiaires et de manière générale tout ce qui peut créer du lien social. L’individu doit  se retrouver seul et isolé face au pouvoir.

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 5.  La dictature officielle s’emploie à désespérer les individus. Toute possibilité               ,          d’amélioration des conditions de vie est présentée comme impossible. La dictature                constitutionnelle présente la réussite des oligarques comme étant de leur seul fait personnel.            Elle présente l’échec social des individus et leur incapacité à améliorer leur niveau de vie                  comme étant de leur seul fait, alors que tout est mis en oeuvre, à tous les étages de la société,        pour transférer les richesses des individus vers les oligarques.                                               

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6.  La crise n’est pas un accident dans l’histoire de la dictature constitutionnelle, elle est         pour les pays les plus avancés dans cette voie une étape franchie dans le transfert des       richesses des individus vers les oligarques. Après avoir capté le maximum d’argent                   possible et avoir poussé les individus à s’endetter à long terme au delà de ce qu’ils pouvaient           payer, les oligarques doivent passer à un stade supérieur pour continuer à s’enrichir. Les                   oligarques vont maintenant accélérer la captation des richesses des états, et pousser les états à       s’endetter à long terme au delà de ce qu’ils peuvent payer, de façon à pouvoir profiter de cet             argent sous forme de subventions diverses, de prêts, de défiscalisation, d’exonérations de                 charges, de baisse de TVA, etc.

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7.  Pour favoriser le transfert des ressources de l’état vers les oligarques, les dépenses          des états doivent être réduites en supprimant les fonctionnaires et les services de l’état      non indispensables à la conservation du pouvoir.

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8. La dictature constitutionnelle crée de façon délibérée une stratégie de la tension                  sociale, en ne laissant à ses adversaires d’autres choix que l’humiliation ou la violence. En                stigmatisant, criminalisant et manipulant la violence résiduelle, la dictature constitutionnelle peut      ensuite légitimer un contrôle renforcé des individus et une réduction progressive des libertés.            Cette stratégie est destinée à anticiper les risques de rébellion liés à la montée                    généralisée de la pauvreté, et aux noyaux de contestation qui ne manqueront pas de se      créer devant le désespoir grandissant. En généralisant la violence policière et en la                    présentant comme normale (multiplication des gardes à vue et des procédures humiliantes, des        coups, des bavures), en durcissant les peines de prison et les amendes on cherche également à        faire peur aux individus, qui n’oseront plus se rebeller, de peur d’avoir affaire à une justice                brutale et injuste.

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9. Le tout numérique permet un fichage de toute la population et un contrôle généralisé          de toutes les conversations téléphoniques, SMS, emails, sites internet. Tous les membres      d’organisations hostiles au pouvoir sont filmés en détail par la police lors des manifestations. Il          deviendra obligatoire d’installer un mouchard sur son ordinateur qui sera relié en direct et en            permanence au pouvoir central. Toutes les procédures pénales possibles seront utilisées                    systématiquement pour décourager les individus ou organisations d’exprimer par quelque moyen      que ce soit des idées contraires à celles de la dictature constitutionnelle, ou de mettre en cause        l’un de ses responsables.

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10. La dictature constitutionnelle, avec la complicité de ses médias relais, utilise ou crée          en permanence des événements pour faire diversion, empêcher que l’attention des              individus se cristallise sur leur mécontentement personnel, et différer éternellement          toute résolution possible des problèmes sociaux. Ces événements renforcent et légitiment        le rôle de la dictature constitutionnelle comme unique rempart entre l’individu et un monde              extérieur caricaturé jusqu’à la paranoïa, d’où ne ressortent plus que des dangers potentiels.

      Evènements positifs où la dictature est mise en valeur : sommets internationaux, visites du chef        de l’état à l’étranger ou en province, mariages présidentiels ou oligarchiques, manifestations            culturelles, vacances, interviews complaisantes, etc.
      Evènements négatifs extérieurs à la responsabilité de la dictature et contre lesquels elle doit              lutter en permanence : crise économique, insécurité, bandes, famines, épidémies, terrorisme,          guerres, drogue, mafia, etc...

 

11. Quand le transfert intérieur des richesses est en passe d’être achevé et que la                      contestation ne peut plus être contenue par le contrôle policier, c’est alors à l’armée          de prendre le contrôle du pays et d’éliminer durablement et de la façon la plus directe        toute résistance. La dictature constitutionnelle rejoint alors toutes les dictatures du monde,            mais nombreuses seront encore à ce moment les personnes qui penseront que ce qui est arrivé        devait arriver,et qu’il n’y avait pas eu, à aucun moment, la possibilité de faire autrement.

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12.  Après avoir écrasé toute résistance intérieure et exploité toutes les ressources du               pays, pour continuer à augmenter la richesse des oligarques, la dictature                             constitutionnelle se tournera alors inévitablement vers l’annexion d’autres états                 moins puissants militairement, de façon à s’en approprier les richesses. »

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Maintenant que vous avez lu la réflexion de l'auteur, écoutez ou ré-écoutez les vœux du président Macron et laisser un message dans les commentaires.

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F.MESSY

03/01/2019

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